En fonction depuis trois mois, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter expose ses priorités

"Sécurité et emploi" : tels sont les deux thèmes que la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter entend placer au cœur de son action. Au terme de ses trois premiers mois en fonction, elle a rencontré la presse, dans le port de Romanshorn, pour parler des dossiers prioritaires à ses yeux. La conseillère fédérale a souligné que le travail au DFJP lui plaisait beaucoup et qu’elle était enchantée de la grande diversité des thèmes traités dans son département.

Pour la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP), la sécurité de la Suisse et la protection de la population sont une priorité absolue. "La sécurité est un défi permanent. Il ne peut y avoir de liberté sans sécurité. Et sans sécurité, il n’y a pas non plus de prospérité", a dit Karin Keller-Sutter dans sa discussion avec les journalistes.

Nouveaux enjeux de sécurité

Même si la sécurité en Suisse est élevée, comme l’a rappelé au début de la semaine la publication de la statistique policière de la criminalité, de nouvelles questions de sécurité émergent sans cesse, particulièrement dans le contexte de la persistance de la menace posée par le djihadisme. Ces questions touchent à la prévention, à la surveillance et à la répression. La cheffe du DFJP souhaite dès lors examiner, avec les cantons, des mesures complémentaires, par exemple la possibilité de prononcer des mesures de restriction de la liberté à l’encontre de personnes condamnées pour terrorisme et qui ont purgé leur peine mais qui représentent encore un danger.

Il s’agit également d’épuiser toutes les possibilités concernant le retrait de la nationalité pour les binationaux et d’améliorer, avec les cantons, l’exécution des renvois. Karin Keller-Sutter a cependant souligné que cette approche très stricte se ferait dans le respect du droit, national comme international.

Adapter la loi sur les profils d’ADN aux progrès scientifiques

Le temps est par ailleurs venu de réviser la loi sur les profils d’ADN, entrée en vigueur il y a près de 20 ans. Cette loi a fait la preuve de son utilité, elle doit maintenant être adaptée en fonction des progrès scientifiques intervenus entretemps, afin que la police puisse travailler encore plus efficacement. Le projet sera envoyé en consultation avant la fin de l’année.

Dans le port de Romanshorn, que des ferries relient chaque heure à la ville allemande de Friedrichshafen sur l’autre rive du lac, la conseillère fédérale a souligné l’importance de la coopération avec nos partenaires européens en matière policière – Schengen – comme dans le domaine de l’asile. La Suisse ne peut se passer du système de Schengen et Dublin, ce qui est déjà une raison suffisante pour dire oui à la loi sur les armes le 19 mai prochain.

Prévenir un "Brexit suisse"

Le dossier le plus important du DFJP, a fait savoir Karin Keller-Sutter, est toutefois le message relatif à "l’initiative de limitation" de l’UDC. Une dénonciation de la libre circulation des personnes remettrait fondamentalement en cause la voie bilatérale avec l’UE et causerait des dommages considérables à la place économique et scientifique suisse. "La voie bilatérale est une source de prospérité et d’emplois. Près de 80 000 emplois en dépendent uniquement dans les trois cantons qui jouxtent le lac de Constance", a dit la conseillère fédérale.

"Une acceptation de l’initiative serait un Brexit suisse." Pour l’empêcher, il faut renouveler l’alliance des forces qui soutiennent la voie bilatérale, a-t-elle plaidé. Ce renouvellement passe par un rapprochement des partenaires sociaux, qui nécessite de tendre vers un équilibre entre l’ouverture et l’accès au marché, d’une part, et nos intérêts nationaux en termes de sécurité sociale et de protection des salaires, de l’autre.

Cultiver l’esprit du fédéralisme

La Suisse puise sa force dans la diversité de ses régions, de ses cantons et de ses langues a pour finir souligné la conseillère fédérale lors de cette rencontre à Romanshorn, "l’un des nombreux cœurs de notre pays". Cette réalité est parfois un peu oubliée à Berne et c’est la raison pour laquelle elle a choisi le lac de Constance comme lieu pour cette rencontre.

Les structures fédérales de la Suisse permettent de prendre les décisions au niveau approprié, a estimé Karin Keller-Sutter. "Des décisions qui réunissent une majorité et qui sont soutenues parce qu’elles apportent une réponse aux véritables besoins de la population sur place." C’est cet esprit de concordance et de fédéralisme qu’elle entend cultiver au Conseil fédéral.

Liens

29.03.2019

Sécurité et emploi

Allocution prononcée par la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter lors d’une rencontre avec la presse à l’occasion des trois mois de son entrée en fonction, Romanshorn, 29 mars 2019. La parole prononcée fait foi.

Dernière modification 29.03.2019

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